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havran
Solo du cycle des épouvantails
Dans le sillage du solo Des Taureaux dans la tête, havran est la deuxième pièce du Cycle des Epouvantails, une série dédiée à cette figure emblématique. Cette série comprend les solos Fidèle à l’éclair (Claudio Stellato), havran (Jaro Vinarsky) et babil (Eric Domeneghetty), le trio Humus vertebra (Eric Domeneghetty, Claudio Stellato, Jaro Vinarsky) qui réunit ces trois figures, ainsi que le solo Benedetto Pacifico (Guillermo Weickert Molina) qui s’ajoute à la série en 2011.
La figure de l’épouvantail
Poète de la nuit des temps qui trône toujours à l’angle des champs, l’épouvantail ne s’explique pas : c’est pour Karine Ponties une figure émouvante et contradictoire, un solitaire soldat de l’effroi qui n’a jamais effrayé personne. Cet être vertical est comme le double de l’homme, un autoportrait qui ne dit pas son nom, un être à l’abandon et dans l’abandon.
havran
Un corps qui porte sur lui la ligne courbe de l’horizon. Un signe inscrit à l’encre noire sur un paysage. Un signe élégant, marchant posément au sol, s’envolant sans effort et glissant sur le monde. Un corbeau, signe de malheur, parfois, puisqu’il est à l’occasion charognard et a toujours suivi les hommes sur les champs de bataille, à travers les catastrophes. Mais aussi un signe de vie.
Un être en perpétuel changement qui essaie de se fondre dans le cadre, en simulant l’animal qu’il est censé éloigner. Ouvert aux quatre vents, en permanence traversé par des courants d’air. Rappelant aussi ces nouvelles tentatives de répulsifs de nos temps modernes, où l’on ne trouve pas mieux que d’essayer des épouvantails plus vrais que nature : le corps d’un oiseau mort, exposé en posture d’alarme, prêt à l’envol.