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L'Italie
L’Italie (2012) est un court métrage de fiction d’Arnold Pasquier. Il a été tourné dans le 13ème arrondissement de Paris.
« Paolo veut aller en Italie pour oublier son chagrin d’amour. Arthur lui propose un étonnant raccourci : tous les chemins mènent-ils à Rome ? « .
Extrait de la conférence d’Arnold Pasquier, « Ce que l’architecture me fait », présentée à l’école d’architecture de Paris-Belleville, le jeudi 28 mars 2019 :
« Une nuit de février 2008, en quittant un restaurant de la rue Nationale à Paris, notre voiture remonte la rue des Terres au Curé et j’aperçois la silhouette d’un bâtiment à la façade plissée. Je m’exclame, car ses porches m’évoquent l’architecture d’Oscar Niemeyer. Piqué par la curiosité, j’entreprends quelques jours plus tard une visite qui commence dans la ZAC Masséna, avec pour but de rejoindre le quartier des Olympiades. Je découvre la récente école d’architecture Paris/Val de Seine, d’autres bâtiments neufs, le quartier qui borde l’ancienne voie de chemin de fer de la « Petite Ceinture ». Je retrouve l’immeuble entraperçu, c’est un bureau du ministère de l’Éducation nationale construit par Jacques de Brauer en 1971. Je continue mon parcours en coupant à travers les passages bucoliques de la rue Nationale et j’atteins la dalle des Olympiades. Je visite ce quartier à l’architecture volontariste, aux escaliers condamnés, au mobilier urbain désaffecté, comme si l’ensemble formait un vestige contemporain à l’intérieur de la ville. L’histoire du film naît donc de cette promenade. J’ai été frappé par l’apparition d’immeubles qui mettent en scène un style rare dans la capitale. J’ai aimé ce paysage mélangé, heurté, parfois sans qualités. J’ai trouvé là une scène qui me faisait penser à la fois au Brésil et à l’Italie par un jeu de correspondances formelles et d’analogies poétiques. J’ai traduit ces rencontres dans une séquence d’évènements qui conserve ce principe de découverte. « L’Italie » est tourné exclusivement dans la rue. La traversée des différents quartiers du parcours participe à l’évolution dramaturgique du film. La ZAC Masséna est un monde minéral d’immeubles flambant neuf où il n’y a pas âme qui vive. Les abords de la « Petite Ceinture » ménagent un paysage d’entre deux, en pleine requalification du fait de l’installation du tramway. La rue Régnault, plus parisienne, s’oppose au passage Bourgoin qui offre le contraste de ses maisons ouvrières. La fiction s’achève sur la dalle des Olympiades. »