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aSH

Année de réalisation
2020
Année de création
2018

Dans Shantala Shivalingappa, il y a Shiva, dieu de la danse. Shiva  possède d’après les textes plus de mille noms. Il est un dieu créateur  et destructeur. Seigneur des lieux de crémations, il se recouvre le  corps de cendres. Shantala Shivalingappa a construit sa danse sur la  figure de ce dieu, dont la vibration, rythme la manifestation du monde.

J’ai demandé à Shantala si elle voulait faire l’expérience de la  cendre. La cendre n’est pas uniquement les résidus solides d’une  combustion parfaite, elle est un processus. La cendre est un  fertilisant. Elle s’inscrit dans un cycle de mort et de naissance. La  cendre possède ainsi une potentialité de vie. Est-ce pour cela qu’elle  est sacrée en Inde, que les champs de crémations possèdent une énergie  particulière, que vie et mort sont une seule chose dans le cycle des  réincarnations ? Que fait Shiva ? Il détruit et il danse.

J’ai rencontré Shantala Shivalingappa en 2008, dans les couloirs du  théâtre, à Düsseldorf chez Pina Bausch. C’était le dernier festival  « Drei wochen mit Pina ». Shantala dansait avec Pina Bausch dans Nefes,  elle présentait également un solo et aussi un duo avec Sidi Larbi  Cherkaoui. C’est là que Shantala a vu Plus ou moins l’infini. Il s’est  passé dans ce lieu une forte convergence, qui me paraît presque irréelle  tant elle a réuni d’éléments qui allaient être significatifs dans mon  parcours et dans celui de Shantala. Quelque chose allait mourir ici et  quelque chose d’autre allait renaître.

La danse de Shantala est faite de ce parcours entre le Kuchipudi et  Pina Bausch, entre l’Inde et l’Europe, entre Shiva et Dionysos dont  d’aucuns disent qu’ils sont issus d’un seul et même dieu, Shiva ayant  été perpétué dans la mythologie hindoue alors que Dionysos, balayé par  les cultes monothéistes était délaissé peu à peu en Europe, dieu errant,  dieu du théâtre. Shantala n’a de cesse de réaliser des allers-retours  entre Madras où elle est née et Paris où elle vit. Sa danse effectue un  balancier perpétuel, quelque part entre mystique hindoue et physique  quantique.

J’ai imaginé que Shantala Shivalingappa allait danser sur de la  cendre pour aSH, dont le titre est composé des initiales et des finales  de son nom. aSH est le dernier opus de la trilogie des portraits de  femme, dix ans après l’avoir initiée, cette même année 2008 avec  Questcequetudeviens? et poursuivie en 2012 avec Plexus. Dans cette  trilogie où je prends comme point de départ, non pas l’espace qui est ma  question au théâtre, mais une femme, une personne qui a son histoire.  Il s’agit d’un être vivant qui se déploie par la danse. Avec aSH,  Shantala Shivalingappa danse au-delà d’elle-même. Dans un dispositif de  cendres et de vibrations, elle incarne Shiva qui permet au monde de se  manifester et à l’espace de danser.

Aurélien Bory • Sept. 2017

Source : Site de la Compagnie 111

Plus d’information : www.cie111.com

Réalisation
Collection
Année de réalisation
2020
Année de création
2018
Direction artistique / Conception
Aurélien Bory
Direction artistique secondaire
Taïcyr Fadel
Lumières
Arno Veyrat, Mallory Duhamel
Musique live
Loïc Schild
Interprétation
Shantala Shivalingappa
Production de l'œuvre vidéo
Maison de la Danse de Lyon – Fabien Plasson, 2020
Mise en scène
Aurélien Bory
Scénographie
Aurélien Bory
Production de l'œuvre chorégraphique
Compagnie 111 – Aurélien Bory
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