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Urban Ballet
Attaché à la virtuosité et à l’hybridation des genres, Anthony Egéa signe avec Urban Ballet une danse urbaine qui « allie techniques hip hop et finitions classiques. »
Ce ballet urbain s’ouvre sur le solo d’un danseur, évoluant sur le Stabat mater de Vivaldi. Le deuxième tableau réunit sur scène un corps de ballet hip hop : neuf interprètes au sol, décomposent des mouvements hip hop sur le Boléro de Ravel. Puis un trio entre en scène sur une partition de Iannis Xenakis.
Le dernier tableau fait surgir un ensemble de dix danseurs, sur une composition orchestrale de Franck II Louise.
« Les danseurs hip hop sont des curieux et des gourmands. Jamais en reste de nouveaux apprentissages, ils ont tout testé, tout intégré depuis vingt ans : le contemporain, la danse traditionnelle indienne, le flamenco…
Ils s’attaquent aujourd’hui à la danse classique, ses codes, son vocabulaire, ses pièces de répertoire. Ils évoquaient depuis quelques années leurs points communs avec le ballet : même goût pour l’exploit, la virtuosité. Ils passent aujourd’hui à l’acte avec des pièces ouvertement inspirées par le répertoire académique.
[…] Urban Ballet d’Anthony Egéa, pièce pour dix danseurs, résulte de quinze ans de passion pour la danse classique qu’il découvre tout jeune, au début des année 1990, grâce à des bourses et à l’école de danse de Cannes.
Il y a cinq ans, il concrétise son rêve : ouvrir une école dont les deux enseignements de base sont le hip hop et le classique. Les danseurs d’Urban Ballet sont les premiers à en sortir.“Je veux donner une finition classique du hip hop”, explique-t-il.
Je tente aussi d’inventer une gestuelle hybride, en combinant, par exemple, l’aérien des classiques avec le travail dans le sol. Pour cette danse de solitaire qu’est le hip hop, le corps de ballet est aussi une manière de s’inventer une respiration partagée. À l’unisson, Urban Ballet, sur le Boléro de Ravel, fait le pari de la communauté. »
Rosita Boisseau, « Quand le hip hop et ses danseurs s’entichent de la danse classique », Le Monde, 12 janvier 2008.