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Grenade, les 20 ans
Après avoir patiemment, pendant des années, mêlé à la danse contemporaine les cultures et les styles des quartiers et créé ainsi une « énergie Grenade », j’ai ressenti un profond besoin d’ouverture. L’idée a germé alors de proposer tous les danseurs de Grenade, petits et grands, à des chorégraphes acceptant de reprendre ou développer une pièce de leur répertoire. Des noms se sont imposés : Jean-Claude Gallotta, Angelin Preljocaj, Jean-Christophe Maillot, Michel Kelemenis, Philippe Decouflé, Abou Lagraa. Et c’est avec une grande simplicité que tous ont dit oui au projet. Le projet a donc pris une ampleur que je n’avais pas imaginée au départ. Plus on avançait dans cette aventure artistique, plus je prenais conscience de la difficulté de la proposition. En effet, ces chorégraphes possèdent une empreinte très personnelle et originale. Les danseurs de Grenade doivent donc être en mesure d’interpréter un panel très large de styles de danses.
Ils doivent trouver, au fil des pièces, une qualité et une présence correspondant à l’écriture de chaque chorégraphe : les plus jeunes doivent restituer le style rapide et endiablé de Jean-Claude Gallotta dans Mammame ainsi que la folie de ses interprètes ; le duo drolatique de Philippe Découflé dansé par Christophe Salengro et Cathy Savy est confié à de jeunes interprètes ; le Faune , profond et émouvant de Michel Kelemenis interprété par un adolescent ; la pièce saccadée et répétitive Marché Noir d’Angelin Preljocaj devra garder sa juste mesure avec les pré-adolescents de 11 à 14 ans ; la partition aérienne de Jean-Christophe Maillot Vers Un Pays Sage, alliant technique, légèreté et rapidité poussera les plus grands à se dépasser dans une approche néo-classique de la danse ; la compagnie professionnelle retrouvera métissage et fluidité avec le jubilatoire Allegoria Stanza d’Abou Lagraa.
Josette Baïz, juin 2011