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A Vida Enorme/épisode 1
A Vida Enorme/épisode 1 est un duo constitué de deux parties distinctes et pensé comme un film dont la bande son et l’image sont séparées et présentées à la suite l’une de l’autre.
A Vida Enorme/épisode 1 est un duo constitué de deux parties distinctes et pensé comme un film dont la bande son et l’image sont séparées et présentées à la suite l’une de l’autre.
« La première partie, la bande sonore, est un dialogue entre un homme et une femme qui s’adressent l’un à l’autre depuis deux poèmes du portugais Herberto Helder. L’espace de « situation » (la rue, la chambre) entre dans cette poésie « samplée » en français et en portugais.
Une deuxième couche sonore, rock, vient régulièrement écraser le pseudo réalisme de la première. Ce geste sonore est un mouvement qui dessine un horizon commun aux deux protagonistes à la façon d’un refrain.
L’homme et la femme viennent ensuite inscrire leur présence sur le plateau en deux parcours autonomes qui se conjuguent parfois. Leur physicalité, tour à tour brute et vacillante, imprime son propre récit.
J’ai eu envie de faire travailler les couches délibérément séparées du son et de l’image, celles superposées de la poésie physique et spirituelle de Helder et l’utopie rock de Bowie et celles juxtaposées du découpage opéré pour la langue puis par les corps.
A Vida Enorme/épisode 1 tente un récit dispersé en utilisant les outils cinématographiques tirés vers la scène du spectacle vivant sans qu’il y ait à proprement parler d’image (projetée) sur le plateau, récit dans lequel la langue et le corps célèbrent la chair du monde et son opacité. »
Emmanuelle Huynh, 2002
Source : site de la compagnie Mùa : http://emmanuellehuynh.fr/index.php/fr/creations/42-a-vida-enorme-episode-1
« Chacune de ses pièces, depuis la création de Múa, en 1995, tente de trouver le point de jonction entre concept et introspection. Emmanuelle Huynh est diplômée en philosophie. A Vida Enorme s’inscrit dans cette ligne de pensée qui fait de la danse l’instrument d’une certaine connaissance de soi. Le titre, extrait d’un poème du Portugais Herberto Helder, dont les textes soutiennent la pièce, signifie La vie énorme. La franche et belle voracité de l’expression indique déjà la température émotionnelle de ce duo entre un homme (Nuno Bizarro) et une femme (Catherine Legrand). Histoire de mots, de sons, dont il faut retourner l’apparence pour s’engouffrer au plus profond de la vérité de ceux qui les prononcent. Histoire de peau aussi, qui parle vite. « C’est une pièce plus vacillante que mes précédents spectacles, confie la chorégraphe. Je vise quelque chose d’étincelant et de chaud entre ces deux êtres qui se rapprochent et se séparent régulièrement, selon une attraction irrésistible. » La pièce propose d’abord une bande sonore cinéma, constituée d’un dialogue franco-portugais entre l’homme et la femme, puis un duo en chair, en os et en silence (à l’exception de bribes de chansons de David Bowie). A Vida Enorme avance à vue entre le son (sans image) et l’image (sans la musique) : soit un drôle de film dont on aurait dissocié les paroles et l’action. Au spectateur d’en recomposer la globalité sur son écran perso. »
Rosita Boisseau, in Le Monde, supplément Festival d’automne à Paris 2003
Représentation filmée en novembre 2003 à Bonlieu – scène nationale d’Annecy