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Heroes

Chorégraphie
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2005
Année de création
2005

Pièce créée par Emmanuelle Huynh en 2005 et interprétée par Nuno Bizarro, François Chaignaud, Corinne Garcia, Clémence Galliard, Ana Sofia Gonçalves, Johanna Korthals et Ayse Orhon

«Heroes, c’est tout d’abord un constat simple, une conviction : chacun de nous est peut-être un héros de sa vie.

Masqué parfois, intermittent sans doute. Walter Benjamin disait que le héros moderne, celui du XXe siècle, est l’homme ordinaire, celui de tous les jours et son héroïsme persévère dans des métamorphoses incessantes parfois difficiles à repérer. 

J’ai eu envie de soulever cette part de chacun qui fait que nous sommes parfois héroïques, que nous nous tenons vraiment debout.Ces mots sont difficiles à prononcer pour notre génération qui s’est peu à peu dépolitisée, a enlevé ces mots de son vocabulaire. Par pudeur, par cynisme, par désabusement.
J’ai souvent prononcé le mot « engagement » lors des répétitions : engagement dans sa voix, dans sa vie, dans son corps, dans la communauté.

J’ai eu envie d’entendre ces textes, ces récits, ces harangues qui mettent les hommes en mouvement.

Pour déjouer aussi le sérieux, nous avons parfois replongé en enfance vers les figures héroïques qui nous ont nourris.Par plaisir et conviction, j’ai eu envie que le rock’n’roll comme force et comme utopie nous porte.

Sur scène, une montagne (ou un mur ?) maritime nous accompagne en souvenir des grandes aventures et des combats… à venir.

J’ai eu envie d’entendre nos cris comme des dépenses joyeuses de nos êtres, des appels et aussi des refus de ce à quoi nous ne voulons plus nous soumettre, adhérer, supporter, cautionner. 

Heroes est un geste/cri qui dit OUI. »

Emmanuelle Huynh, 2005

« Ma place dans Heroes est un mouvement. 

Comme un documentariste qui part sur les routes pour capter des pistes dans un cadre repéré. Je rends nomade le cadre de mon sujet : le cri, le manifeste, l’engagement du corps dans la parole… 

Mes déplacements motivent l’aléatoire et au gré de rencontres se formulent des choix. Posture du glaneur, je tâtonne dans les paysages littéraires, dans les vies ordinaires et mythiques. C’est alors une instabilité constante dans l’itinéraire qui devient itinérance où les indices se multiplient à mesure qu’on progresse. Une recherche textuelle parfois brutale et incongrue qui lutte contre la tentation d’arrêter une forme, j’essaie de provoquer un mouvement jamais définitif, « Une mise en mouvement (…) non la fin d’un mouvement (…) une mise en relation avec les éléments antithétiques et ressemblants, en contact de contrastes… » (Georges Didi Huberman). « Une stratégie de l’inopiné » qui me permet, documentariste avant dramaturge, de saisir le mouvement, le signe opportun qui stimule une traversée de « champ de formes » (Carl Einstein) instables vers une écriture à venir et particulière à Heroes.

Aussi à travers les quelques indices textuels des pages suivantes, je souhaiterais faire partager cette syntaxe en voyage. J’aimerais montrer qu’elle se construit en éprouvant un paysage à plusieurs dimensions (poésie, théâtre, discours politique, religieux, dialogues de film…) où une langue « hors de ses gonds », celle des héros, redonne souffle et corps à notre attention trop souvent étouffée.

Ces documents n’ont pas lieu de restitution mais de transformation. Comment ces traces politiques, poétiques, cinématographiques d’hier et d’aujourd’hui offrent des possibilités de réappropriation pour tendre vers une écriture scénique ouverte sur le monde et sur l’autre.

À travers le texte, sa représentation par le collage/montage à la danse, à la musique, à la scénographie, la tension du jeu qui s’en dégage appelle une présence manifeste. Une existence qui se revendique plurielle, fragile mais dans un corps engagé. Une expression intime, tremblante et criante. »

Jean-Paul Quéinnec, 2005.

Montage de représentations au Grand Théâtre d’Angers en mai 2005

Chorégraphie
Compagnie
Collection
Année de réalisation
2005
Année de création
2005
Conseil artistique / Dramaturgie
Jean-Paul Quéinnec
Assistance à la chorégraphie
Célia Houdart, Pascal Quéneau
Lumières
Yves Godin, Nicolas Diaz
Musique
Petit Vodo
Autre collaboration
Frédérique Wolf-Michaux (travail des voix)
Interprétation
Nuno Bizarro, François Chaignaud, Corinne Garcia, Clémence Galliard, Ana Sofia Gonçalves, Johanna Korthals, Ayse Orhon
Scénographie
Nicolas Floc’h
Son
Alain Cherouvrier
Production de l'œuvre chorégraphique
Centre national de danse contemporaine (Angers), Centre national de la danse (Pantin), Théâtre de la Ville (Paris)
Direction technique
François Le Maguer
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