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Danses Macabres 5
Les 20 films de ce projet de vidéo-danse collective s’appuient sur les représentations traditionnelles des Danses Macabres. Ils approchent la mort à partir de divers angles : des explorations du temps, des transitions et de l’ontologie, parmi d’autres.
Vidéo-danses collectives Danses Macabres
Les 20 films (présentés en 5 ensembles) de ce projet de vidéo-danse collective s’appuient sur les représentations traditionnelles des Danses Macabres. Ils approchent la mort à partir de divers angles : des explorations du temps, des transitions et de l’ontologie, parmi d’autres.
Le Festival International de Vidéo Danse de Bourgogne a proposé son premier projet de vidéo-danse collective en 2013 afin de célébrer le centaire de Sacre du Printemps. Connu en tant que film omnibus, ce projet a demandé à des artistes de s’unir sous un thème commun au sein de l’espace du même film. A notre connaissance, il s’agissait de la première oeuvre de vidéo-danse collective. Elle est devenue le sujet d’un article de The International Journal of Screendance. Pour une vidéo-danse omnibus, chaque artiste reçoit quelques minutes de musique ave lesquelles créer un segment de vidéo-danse. Le divers segments sont ensuite montés ensembe par Franck Boulègue & Marisa C. Hayes afin de créer une longue oeuvre collective.
En 2016, le festival a demandé à des artistes de travailler sur le thème des Danses Macabres, décrit ci-dessous. Les artistes étaient libres de faire usage du style de danse et de cinématographie de leur choix afin d’explorer le thème. Les seules règles concernaient la musique et la nécessité de travailler en noir et blanc pour ce projet. Les segments créés sont divers et font appel à de nombreuses méthodes de création en vidéo-danse : found footage, danse in-situ, animation de la danse à l’aide de dispositifs de capture de mouvement, etc. Selon David Scott Diffrient, les films omnibus sont pareils à un buffet qui nous invite à « goûter le monde ». Pour le projet Danses Macabres, le festival a demandé à des artistes avec lesquels il avait déjà travaillé de contribuer et de représenter cinq continents différents.
Les danses macabres, un phénomène culturel qui est apparu en tant qu’allégorie médiévale au cours du 15ème siècle sur des peintures et des gravures, et qui a désormais marqué le développement de nombreuses formes d’art à travers l’histoire. L’objectif des danses macabres visait à rappeler à chacun l’inévitabilité de la mort, un événement qui nous réunit tous, au-delà des échelles sociales. Les images des danses macabres représentent normalement des squelettes en mouvement, mais ce motif a généré d’autres styles de peinture, tels les vanitas, ainsi que d’autres sujets traitant de notre mortalité. Si les danses macabres sont un phénomène européen, toutes les cultures du monde proposent des pratiques artistiques et des événements, historiques et contemporains, qui abordent la mort : des fêtes du Dia de los muertos (Le jour des morts) au Mexique, au Butô de la période d’après-guerre au Japon, le motif de la mort semble hanter l’homme à tout moment.
On se moque parfois de la mort avec joie, comme dans le dessin animé Skeleton Dance (Danse des squelettes, 1928) de Walt Disney, ou on la présente avec gravité comme dans le ballet Le jeune homme et la mort (1946) de Roland Petit – mais les artistes, à travers les époques et les disciplines, ne cessent d’articuler leur rapport à la mort. Alors que la mort est typiquement associée à l’inanimé, sa représentation en art va souvent dans le sens inverse : des corps dansants, pleins de vie, en mouvement perpétuel.
Le chercheur André Habib s’interroge: « Toute image de la mort, précisément en tant qu’image, ne cherche-t-elle pas plutôt à nier la mort, en s’inscrivant dans un temps non périssable, soustrait à la corruption des organismes vivants ? ».
Certains des films présentés en 2016 résonnent avec les danses macabres traditionnelles, tandis que d’autres sont en rupture avec elles. Ils approchent la mort de divers angles, explorant : la représentation du temps, des transitions et de l’ontologie, parmi d’autres.