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Are friends electric?

Année de réalisation
2015
Année de création
2015

Yuval Pick a choisi Kraftwerk pour convoquer une mémoire commune et poursuivre sa recherche sur le collectif. Il aborde le mouvement comme une «mécanique humaine» et rassemble des matériaux de natures différentes pour créer une nouvelle danse d’ensemble.

Avec cette création, j’ai voulu travailler à partir d’une musique existante pour évoquer une mémoire collective. 

J’ai donc choisi de puiser dans la musique et l’univers de Kraftwerk pour poursuivre ma recherche sur l’espace commun, défini à mes yeux par les rapports dynamiques entre le collectif et les individus. De Kraftwerk, je retiens la période qui s’étend de 1974 à 1978 et qui a vu la publication d’Autobahn, de Radioactivität de Trans Europa Express et de Die Mensch Maschine. Ces albums sont caractérisés par un son analogique et des rythmes répétitifs qui m’évoquent les battements d’un cœur, un mouvement de respiration, une marche, un geste musical à l’échelle humaine. Je lis ce moment de leur parcours comme l’invention d’un nouveau romantisme européen qui réinterprète la relation de l’homme à son environnement. L’idéal du XIXe siècle de l’homme et la nature est ici remplacé par le constat de la survie de l’homme dans son environnement urbanisé et mécanisé. 

En fouillant la «boite noire» de Kraftwerk, j’ai trouvé des éléments très intrigants que j’ai envie d’intégrer à ma recherche. Ils me permettront de combiner différentes couches musicales construisant une temporalité fluctuante et dynamique. Tout d’abord, il y a la référence à Franz Schubert dans Trans-Europa Express. Elle m’invite à aller puiser dans ses lieder qui évoquent l’image d’un registre romantique ancien. On trouve dans ces deux univers sonores la notion de «travelling» comme fil conducteur, qui me permettra de construire le glissement d’une époque à l’autre. 

Ensuite, les compositions très rythmées de Kraftwerk m’ont donné envie de dévoiler le squelette de la musique dont je veux faire une sorte de radiographie, en transposant ses rythmes avec le seul son d’un métronome. Mon approche chorégraphique aborde souvent le mouvement comme une «mécanique humaine» que je déploie sur la scène dans une forme de rituel. Avec les danseurs, nous allons fabriquer une matière à partir de la torsion, une forme organique qui sera le moteur principal de l’élaboration du mouvement, et sera nourrie par les rythmes musicaux. 

Je vais également travailler sur les trajectoires spatiales de danses traditionnelles européennes, comme le menuet par exemple, dont la motivation principale est le rapprochement et l’éloignement. C’est l’élasticité de l’espace qui se crée entre les êtres qui m’inspire. J’ai envie de rassembler tous ces matériaux de natures différentes, pour créer une nouvelle danse d’ensemble, une forme hybride qui fera émerger de nouveaux espaces. 

Yuval Pick, juin 2015

Chorégraphie : Yuval Pick 

Musique : Kraftwerk – Franz Schubert – Olivier Renouf

Danseurs : Julie Charbonnier – Madoka Kobayashi – Fernando Carrión Caballero – Jérémy Martinez – Adrien Martins – Alexander Standard 

Assistante chorégraphique : Sharon Eskenazi

Lumières : Nicolas Boudier 

Réalisation sonore : Olivier Renouf 

Conseil scénographique : Bénédicte Jolys 

Costumes : Frederick Denis

Production : CCNR

Remerciements : Michel Raskine – Emmanuel Robin

Année de réalisation
2015
Année de création
2015
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