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Née en 1949 aux États-Unis, Lila Greene se forme au théâtre et à de nombreuses techniques de danse contemporaine en Californie et à New York où elle participe également en tant qu’interprète et chorégraphe à divers spectacles. Arrivée en France en 1975, elle commence à enseigner la danse contemporaine et l’improvisation en danse et en théâtre. Outre plusieurs solos qu’elle crée à cette époque, elle collabore avec des artistes américains tels que Harry Sheppard ou encore Mark Tompkins avec qui elle va danser jusqu’en 1982 une longue série de duos notamment au sein du collectif du Théâtre autarcique et au sein de leur compagnie intitulée Productions Lima Dreem. Mêlant danse et théâtre, alliant humour et expérimentations artistiques, ils se produisent notamment au Festival off d’Avignon et au festival Danse à Aix- en-Provence mais surtout dans les lieux parisiens tels que La Forge, le Théâtre 13 ou le studio Théâtre d’en face.

Parallèlement Lila Greene travaille avec le chorégraphe japonais Hideyuki Yano dont elle sera une interprète privilégiée de 1976 à 1986. La collaboration avec Yano va aussi laisser ses traces et elle rendra hommage au chorégraphe à plusieurs reprises à l’occasion d’évènements organisés à sa mémoire (comme la soirée qui lui est consacrée au festival de Saint-Florent le Vieil en 1997) ou à travers des œuvres chorégraphiques (comme Régénérations : pour Yano en 2006).

Lila Greene crée la compagnie Sunsets en 1984 où elle continue à développer une approche transdisciplinaire : elle travaille par exemple à partir de textes de Gherasim Luca dans ses pièces Arrêts sur la carpe (1997) et le Chant de la carpe (1998) et collabore pour ces mêmes pièces avec le plasticien Tony Soulié. Elle a aussi fait un travail chorégraphique pour plusieurs metteurs en scène dans les années 1990, notamment Jean Jourdheuil et Jean-Francois Peyret (plusieurs pièces de l’auteur allemand Heiner Müller, où elle sera aussi interprète comédienne), Jean-Marc Bourg, Jean-Claude Fall ou encore Luc Sabot avec qui elle est interprète dans deux de ses mises en scène à Montpellier.

Lila Greene privilégie également des lieux de création en extérieur : les bords souterrains du canal Saint-Martin pour Démons (1984), l’héliport de l’hôpital Lariboisière pour L’État des mouches (1985) ou encore des anciens hôtels particuliers à Montpellier pour de l’Esprit d’escalier (2004), entre autres.

Par ailleurs, ses recherches autour du corps et du geste la conduisent à s’intéresser à la langue des signes française (à laquelle elle va se former et qui va l’amener à travailler avec des comédiens sourds), à l’analyse du mouvement (elle mènera des stages et des travaux en compagnie de Nathalie Schulmann et Odile Rouquet, avec qui elle crée une collection de DVDs sur les approches somatiques en lien avec le domaine artistique) ainsi qu’à des approches extra-occidentales. Elle obtient par exemple à l’Université de Montpellier en 2001 un DU en langue et civilisation chinoise, ce qui lui permet d’approfondir certains de ses projets artistiques à l’instar de sa pièce intitulée L’heure où l’on ne savait rien (2001-2002). Elle poursuit durant toutes ces années une activité pédagogique importante, menant de nombreux stages de danse et de théâtre qui l’amène aujourd’hui à enseigner également en Afrique et au Brésil où elle fait intervenir la fondation américaine qu’elle a créée en 2003 (l’eeg-cowles Foundation).

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