Jean Dauberval
Jean Dauberval (1742-1806). Danseur, chorégraphe et pédagogue français.
Fils d’un acteur de la Comédie-Française, il est formé à l’École de danse de l’Académie royale de musique (ARM) à Paris. Il se produit à Bordeaux, Lyon (où il travaille avec J. G. Noverre) et Turin avant de débuter sur la scène de l’ARM en 1761. S’il rejoint Noverre à Stuttgart (1762-1764) puis à Londres (1764), il fait l’essentiel de sa carrière d’interprète à l’ARM, où il est nommé premier danseur de demi-caractère en 1763, puis premier danseur noble en 1770. Devenu maître de ballet de l’ARM conjointement avec M. Gardel en 1781, il démissionne en 1783, faute de pouvoir s’entendre avec celui-ci. Il est engagé comme maître de ballet au King’s Theatre de Londres (1783-1784) puis au Grand Théâtre de Bordeaux, où il crée, de 1785 à 1790, un répertoire mettant en vedette son épouse, la danseuse Mlle Théodore, et au Pantheon Theatre de Londres en 1791-1792, où il signe son dernier ballet.
Danseur fort apprécié de Noverre, qui le juge doté d’esprit, de goût et d’intelligence, il excelle dans les danses allègres. Partenaire de J.-B. Lany, de Mlles Allard et Guimard, il paraît dans de nombreux divertissements d’opéras (dont ceux de J.-Ph. Rameau et de C. Gluck ) et participe à la création de ballets pantomimes de M. Gardel (« la Chercheuse d’esprit », 1777) et Noverre (« les Petits Riens », 1778).
Il règle sa première chorégraphie en 1759 à Turin (Il Trionfo di Bacco in Tracia), mais donne toute sa mesure à partir de 1785 à Bordeaux. Il commence par créer des œuvres de genre sérieux puis s’oriente vers des sujets plus légers, anacréontiques (inspirées du poète grec Anacréon)- « Pygmalion », 1785 ; « Psyché », 1788 ; « Télémaque dans l’île de Calypso », 1791 – ou mettant en scène des personnages ordinaires sur le mode comique (« le Page inconstant » et « l’Épreuve villageoise », 1787 ; « la Fille mal gardée », 1789 ; « la Foire de Smyrne » ou « les Amants réunis », 1792).
Plutôt que d’éblouir les spectateurs, il cherche à toucher leur cœur. Habile à caractériser les personnages, il entremêle danse et pantomime, exigeant de ses interprètes une technique solide alliée à des dons expressifs variés. S. Viganò, C.-L. Didelot, J.-P. Aumer et E. Hus figurent parmi ses élèves.
Source: Source: Dictionnaire de la Danse, Larousse, éd. 1999, en ligne