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Robert Rauschenberg, Open Score
Open Score est la performance de Robert Rauschenberg qui fut donnée les 14 et 23 octobre 1966. Elle s’ouvre sur un match de tennis entre un homme et une femme, dont le bruit des balles heurtant les raquettes est amplifié.
Open Score est la performance de Robert Rauschenberg qui fut donnée les 14 et 23 octobre 1966. Elle s’ouvre sur un match de tennis entre un homme et une femme, dont le bruit des balles heurtant les raquettes est amplifié. Peu à peu le couple plonge dans l’obscurité, laissant apparaître une foule fantomatique projetée sur trois écrans suspendus au-dessus du public.
Des dix performances données dans le cadre des 9 Evenings, celle de Robert Rauschenberg est l’une des plus épurées. A l’instar de Kisses Sweeter than Wine d’Öyvind Falhström, elle ne met pas en avant l’attirail technologique mis au service des artistes par les ingénieurs de la société Bell, mais propose un dispositif scénique dans lequel la technique s’efface derrière la composition d’énigmatiques tableaux. Rien ne laisse deviner les émetteurs cachés dans les manches des raquettes, ni la caméra infrarouge, première en son genre, qui restitue l’image d’une foule cachée dans l’obscurité tout en la nimbant d’une étrange pâleur. Que la technique soit invisible confère à Open Score, métaphore ouverte laissée à l’interprétation du public, une dimension magique voire fantastique ou mystique. Rauschenberg y ajoutera une coda le second soir : un corps de femme emmailloté (Simone Forti) chantant une complainte italienne, que l’artiste déplace dans ses bras en différents points de la scène.
Source : Sylvain Maestraggi