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Le Crawl de Lucien
2e version
Un peu penchée, fixant le public, une femme lentement ouvre un bras, puis l’autre, répète son geste avant que la lumière ne l’emporte vers d’austères et drus massifs en fond de scène.
Un peu penchée, fixant le public, une femme lentement ouvre un bras, puis l’autre, répète son geste avant que la lumière ne l’emporte vers d’austères et drus massifs en fond de scène. Bientôt, sur les grignotis sonores et les amorces mélodiques du compositeur Gilles Grand, onze personnages en tenues légères conversent avec l’espace physique en se glissant dans la gestuelle souveraine de Bagouet.
Le chorégraphe et danseur, directeur du centre chorégraphique national de Montpellier depuis 1981, mort du sida en décembre 1992, signait avec « Le Crawl de Lucien » une de ses plus radicales avancées dans l’abstraction et l’épure. Le solo central exécuté par Catherine Legrand en est l’emblème. Douce chimie entre l’humanité des corps et la tenue des lignes, ce grand moment de la danse contemporaine française est filmé avec simplicité par la caméra attentive de Charles Picq. Images d’une compagnie d’un niveau rare, au tracé stellaire, d’où sortiront plusieurs chorégraphes dont Michel Kelemenis et Christian Bourigault, et des danseurs qui rejoindront d’autres grandes compagnies.
Source : Patrick Bossatti