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Ecran somnambule

Chorégraphie
Réalisation
Année de réalisation
2012
Année de création
2012

Un bloc compact au milieu de l’espace nu. Un visage, impassible et grimaçant. Une sculpture immobile, mais qui semble pourtant bouger, s’étirer, se contracter, tendre sa matière jusqu’à la limite d’elle-même.

2012

de Latifa Laâbissi

Création 2012, La Passerelle – Scène Nationale de Saint-Brieuc, dans le cadre du Festival 360°
Danse Latifa Laâbissi

Un bloc compact au milieu de l’espace nu. Un visage, impassible et grimaçant. Une sculpture immobile, mais qui semble pourtant bouger, s’étirer, se contracter, tendre sa matière jusqu’à la limite d’elle-même. S’agit-il d’une apparition ? D’une reproduction ? D’un cas de possession ? D’un rêve ou d’une projection ? En choisissant de danser, aujourd’hui, au ralenti, la Danse de la sorcière de Mary Wigman, Latifa Laâbissi nous place en face d’un mirage, déréglant le statut de cet objet « historique » et brouillant les pistes d’interprétation. Pièce majeure de l’expressionnisme allemand, la Danse de la sorcière a laissé derrière elle une trace incomplète, qui continue de hanter l’inconscient de la danse à la manière d’un mauvais rêve : un film de 1 minute 40, datant de 1926, qui montre Mary Wigman au bord de la transe, les membres comme électrifiés, réagissant aux rythmes sourds des percussions. Cette esthétique du contraste, de la rupture abrupte, où le corps devient le traducteur d’états contradictoires, comment en restituer le potentiel perturbateur sans la momifier ?Ne reproduisant que ce que montrent les images du film, Latifa Laâbissi se glisse dans le corps de la sorcière, et plonge la scène dans un état hypnotique où chaque mouvement dévoile sa lente construction. Opération proprement cinématographique – le ralenti dévoile une autre écriture à la surface du même : elle introduit une distance vis-à-vis de l’original tout en redonnant son relief, son état d’extrême tension à cette figure inquiétante. Incarnation d’un film ou reproduction d’un corps ? A la fois matériau et archive, sorcière et spectre, présence et médium, cette silhouette discordante produit une série d’écarts – aussi bien perceptifs qu’historiques – amenant à repenser le rapport de la danse à sa reproduction, à son histoire, à ses zones de refoulement. Écran somnambule : une surface de projection où viennent se déposer formes et références, monstres intérieurs et fragments de réel – dans un va-et-vient constant entre passé et présent, désenvoûtement et réactivation. Gilles Amalvi

En savoir plus

www.figureproject.com

Date de mise à jour 21 mars 2014

Chorégraphie
Réalisation
Année de réalisation
2012
Année de création
2012
Direction artistique / Conception
Latifa Laâbissi
Durée
32′
Lumières
Yannick Fouassier
Interprétation
Latifa Laâbissi
Son
Olivier Renouf d’après l’interprétation instrumentale de Henri-Bertrand Lesguillier (d’après la musique de H. Hasting et W. Goetze)
Production de l'œuvre chorégraphique
Figure Project Coproduction : CCN de Franche-Comté à Belfort, La Passerelle – Scène Nationale de Saint-Brieuc Prêt de studio : Musée de la Danse / CCNRB (Rennes), La Ménagerie de Verre dans le cadre des Studiolab
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