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Ciao Bella
« En travaillant sur la peinture de la Renaissance italienne pour la création de D’après J.C., j’ai réalisé comment les artistes de cette époque se sont inspirés de l’art et des écrits de l’antiquité pour établir les canons de la beauté féminine. L’image dessinée d’un corps irréel, antinaturel, devenait selon les thèmes abordés l’enveloppe charnelle de la Vierge, de Marie-Madeleine ou de Vénus, et a ensuite servi de modèle à tout l’art occidental.
Paradoxalement ce qui reste inchangé entre les vierges du Quattrocento et les silhouettes des mannequins du 21ème siècle est l’idéalisation de la beauté féminine. Elle demeure une projection fantasmée du désir masculin, dont les images piègent même celles qui les refusent. La femme est censée se définir par rapport à une esthétique qui lui est assignée et qu’elle s’impose.
J’ai voulu aborder notre relation ambiguë à ces images et questionner la représentation de la femme à travers différentes périodes et différents supports.
Dans Ciao bella, les cinq interprètes incarnent physiquement jusqu’à l’extrême, ces stéréotypes, subvertis de l’intérieur. Elles manipulent avec humour les clichés et construisent une créature parfaitement artificielle, fabriquée au point d’en devenir monstrueuse, mais aussi capable, in fine, d’échapper à toutes les références, et de trouver peut-être sa liberté dans ce paroxysme de l’apparence. »
Source : Herman Diephuis