Cendrillon : Ballet recyclable

« J’ai le désir de continuer cette démarche tout en me confrontant à une narration : ajouter aux traversées de mes créations précédentes le plaisir de raconter une histoire qui puisse porter notre désir d’universalité. »

La Cie La feuille d’automne aime proposer une relecture de thèmes universels et intemporels. J’ai le désir de continuer cette démarche tout en me confrontant à une narration : ajouter aux traversées de mes créations précédentes le plaisir de raconter une histoire qui puisse porter notre désir d’universalité. Les contes de fées ont jailli comme une évi/danse. Les contes de fées, des histoires pour enfants ? Voire. Ces histoires fantastiques accompagnent notre enfance, mais nous n’en sommes pas quitte une fois arrivés à l’âge adulte. Les contes de fées recèlent sûrement de lourds secrets pour être ainsi à l’abri de l’usure du temps. Qu’avons-nous en commun avec, par exemple, Cendrillon, héroïne emblématique de conte de fées ? Sûrement cette recherche collective du grand bonheur, que n’altèrent ni l’évolution des relations humaines, rendues plus complexes et expéditives du fait des innombrables moyens de communication dont nous disposons, ni la suprématie de la consommation, de l’apparence, du pouvoir et de l’argent, élevés au rang de valeurs fondamentales. Cette utopie rêveuse qui nous maintient éveillés nous rapproche de Cendrillon, en fait une héroïne contemporaine. Pour elle comme pour nous, la quête du grand bonheur peut s’avérer une route pavée d’illusions et d’embûches. Le rêve est notre seule possibilité de soutenir ce désir d’absolu. Le conte de fées, avec ses fées et ses princesses, est un beau rêve. Alors partageons le rêve de Cendrillon.

Source : Philippe Lafeuille

Un ballet recyclable ?

« …Elle la chargea des plus viles occupations de la Maison : c’était elle qui nettoyait la vaisselle et les montées, qui frottait la chambre de Madame, et celles de Mesdemoiselles ses filles… »

Sur la base de la simplicité de la dramaturgie du conte de Charles Perrault et la partition du Ballet de Prokofiev, cette nouvelle version de Cendrillon 
est proposée sous une forme origi
nale : celle d’un ballet recyclable. Un recyclage visuel : Cendrillon et tous 
les personnages de Perrault ainsi que tout le visuel du spectacle (costumes, objets) seront travaillés et réalisés sur le principe du recyclage, uniquement avec des objets recyclés. Mais loin de tout “greenwashing” – mode qui consiste à mettre du vert écolo à toutes les sauces – le recyclage est avant tout proposé comme la transposition d’un caractère constant et récurrent dans Cendrillon : celui de la métamorphose. En effet Cendrillon passe de l’état d’enfant à l’état de femme, de souillon à princesse, tout comme la citrouille est transformée en carrosse ou “la souris aussitôt changée en un beau cheval”. Cendrillon nous métamorphose, en nous proposant un voyage de l’ordinaire au merveilleux. La métamorphose est également une des composantes principales de la Cie La feuille d’automne : des artistes polymorphes, en transformation constante, qui ne se figent jamais dans une interprétation, une image ou un style… Des corps prêts à tout : de la danse au théâtre, du mime aux marionnettes, du rire aux larmes, de la poésie à l’émerveillement… Cette métamorphose permanente pourrait s’apparenter à un recyclage artistique de tous les instants… Cendrillon, entraînée dans le tourbillon du recyclage, ressortira en une œuvre colorée et poétique, laissant transparaître une sensibilité et une curiosité frappant l’imaginaire des spectateurs de tous âges. Un grand remue-ménage chorégraphique à développement durable. Utiliser ce que nous avons aujourd’hui pour un mieux-être demain.

Source : Programme de salle Maison de la Danse