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Les garagistes

Année de réalisation
2005
Année de création
2005

Régine Chopinot crée « Les Garagistes » en septembre 2005 dans le cadre du Dampf Festival de Cologne. Qualifié de « solo à trois » par la chorégraphe, la pièce met en jeu Régine Chopinot, le musicien Gianni-Grégory Fornet et la lumiériste Maryse Gautier engagés dans un processus de mise à plat des mécanismes chorégraphiques. Durant 50 minutes, sur un plateau habillé des seules lumières de Maryse Gautier et d’une rampe de projecteurs, les trois acteurs travaillent les éléments qui composent un spectacle : G.-G. Fornet manipule clavier, guitare, saturant parfois le volume et jouant de ses boucles, Régine Chopinot dépouillant le geste, le libérant. Avec ce qui n’est pas exactement le « degré zéro » de l’appareil chorégraphique mais plutôt son démontage, les trois protagonistes livrent ici un travail de laboratoire, relayé par le traitement du son de Nicolas Barillot. Dans la lignée de « Trans(e) » (2000), c’est l’écoute qui constitue la clef de voûte du travail engagé ici, c’est par elle que l’énergie dégagée par les acteurs circule de l’un à l’autre. Avec cette pièce de facture ascétique, Régine Chopinot exige des spectateurs une acuité de perception pas toujours très bien comprise. Débarassée de toute pression politique, Régine Chopinot revient aux sources, dépouille le geste pour le retrouver en toute simplicité et prépare une nouvelle mue correspondant à son imminent départ du Centre chorégraphique de La Rochelle. L’essentiel du bagage chorégraphique qu’elle emportera et travaillera est ici déposé sur la scène. En décembre 2007, elle en proposera une nouvelle version intitulée « Garage », évoquant aussi un endroit mental où elle aurait pu entreposer des éléments de son travail pour mieux s’en détacher et se réinventer.

Extrait de programme

« Les Garagistes », c’est une pièce poussée comme le chiendent, dans les interstices de notre temps collectif , où la Chapelle Fromentin restait vacante ; jours fériés, week-ends… C’est une série discontinue d’actes imprévisibles, de la vie en plus, apparue aux creux d’un temps trop grand pour rester lisse mais trop intense pour ne pas tenir toujours tendus, celui de la fabrication des « grosses » pièces : « WHA », « O.C.C.C ». « Les Garagistes », c’est un petit bureau d’étude où la mécanique chorégraphique est entièrement démontée, c’est le laboratoire où sont testés les nouveaux matériaux, ensuite exploités avec les danseurs de la compagnie. « Les Garagistes », ce sont des découvertes les plus libres. Ce sont, aussi, des remontées toujours nouvelles jusqu’aux origines de mon ouvrage. C’est une anabase. […] Nous sommes en tout quatre garageots : Maryse Gautier y cherche la lumière, son dynamisme, sa qualité, sa densité, Gianni Fornet, la musique. Il recycle, il récupère, jette. Il trie. Nicolas Barillot conduit les sons, leurs couleurs, sources, amplifications. Et moi, je cherche les différents supports et les conditions successives de l’expression de gestes physiques et mentaux parmi les plus simples. Je cherche comment je me souviens et j’invente. Je cherche comment oublier, je remonte.

R. Chopinot, citée dans le programme du Centre Pompidou, mars 2007

Extrait de presse

« Régine Chopinot continue donc d’inciter au réveil contre toutes les formes d’assoupissement à l’œuvre ici et là dans le champ social. Les Garagistes prolonge, à sa manière, cet état de vigilance à l’échelle de l’intime. Les trois auteurs de la pièces sont de véritables ouvriers de la scène, même si Maryse Gautier (lumières) reste dans l’ombre. (…) On sent que Régine Chopinot cherche en elle des résonances, tandis que le musicien, sans la quitter de l’œil, pince ses cordes et que des carrés lumineux s’éteignent comme on ferme une paupière. Le corps écoute, la musique regarde, la lumière parle.

« Les Garagistes » cultive l’humour par salves, à l’aide d’extraits de films de kung-fu avec héroïnes en pleurs, le cœur aux abois figuré par deux mains battant comme des ailes, sous les accents asiatiques de la guitare. L’interprète prend appui sur le sol avec le dos, sous les feux croisés couleur bitume de projecteurs hauts perchés. « Les Garagistes », à effectif réduit, n’est pourtant pas un spectacle étriqué. Avec peu de moyens, un minimum d’effets mais beaucoup de savoir faire, du direct à tous les étages, l’artiste réussit là une œuvre hors répertoire, à géométrie variable au soir le soir. Ici, rien de fixe, tout s’invente dans une motricité sans fin. Chopinot, en quelque domaine que ce soit, n’a pas l’esprit conservateur. »

Muriel Steinmetz, L’Humanité, 22 novembre 2005

« Garage », nouvelle version des « Garagistes » création le 5 décembre 2007 au Tacheles à Berlin (Allemagne)

Mise à jour : février 2013

Chorégraphie
Réalisation
Année de réalisation
2005
Année de création
2005
Durée
50 minutes
Lumières
Maryse Gautier
Musique live
Gianni-Grégory Fornet
Interprétation
Régine Chopinot
Son
Nicolas Barillot
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