Eden

Commun par son thème – la relation amoureuse fondatrice de l’humanité selon la mythologie biblique – la caractéristique exceptionnelle de ce duo est proprement chorégraphique : son interprète féminine évolue en porté autour de son partenaire masculin.

Le Ballet Théâtre de l’Arche, fondé par Maguy Marin avec Daniel Ambash, bénéficie d’une résidence de création de deux mois pleins au CNDC d’Angers, du 13 octobre au 13 décembre 1986, conclue par la création d’Eden. Maguy Marin est alors auréolée du succès impressionnant de May B., créé en 1981 déjà à Angers, mais aussi de Cendrillon (1985) pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, tandis qu’elle voit son avenir assuré par sa nomination à la tête du Centre chorégraphique national de Créteil (1984).

Mais dans ces années-là, l’offre angevine tient d’un prototype très apprécié des compagnies : à Angers, le directeur du CNDC, Michel Reilhac est alors en train de peaufiner un modèle français de résidences d’artistes en création, qu’il accueille dans un bâtiment de travail et d’hébergement entièrement conçu à cet effet en centre ville, et qu’il dote de confortables budgets de coproduction (de 300 000 à 400 000 francs d’alors pour les compagnies françaises en renom). Maguy Marin se souvient d’un temps très privilégié, exclusivement voué au seul travail de création. On la voit ici guider Cathy Polo et Frédéric Cornet, en marquant rythmiquement la dynamique d’ensemble d’un moment d’Eden.

Source : Gérard Mayen