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Miss Thandi
Hommage de Gregory Maqoma à Raymond Vuyo Matinyana (1969-2001), alias Miss Thandi, artiste transsexuel et militant de la culture Xhosa. Enregistré au CND le 23 janvier 2003
Gregory Maqoma présente ici un hommage à Raymond Vuyo Matinyana, alias Miss Thandi, artiste, drag queen, militant hors norme de la culture et des traditions Xhosa. Né en 1969 à Port Alfred (Afrique du Sud), Raymond Vuyo Matinyana émigre aux Pays-Bas en 1992 où il connaît très vite le succès avec des imitations de Miriam Makeba et d’autres grandes dames de la chanson africaine. Il meurt à 32 ans de l’hépatite B à son domicile d’Amsterdam. L’avion qui ramène son corps en Afrique du Sud s’écrase dans le sud-est du Nigeria en novembre 2001. C’est ce corps pulvérisé, jamais rentré au pays que Gregory Vuyani Maqoma invoque et fait renaître lorsqu’il entre en scène, habillé d’un tutu et de chaussons de danse classique.
À travers une approche minimaliste du mouvement et de la musique piochant dans le répertoire sud-africain des années 1970, « Miss Thandi » évoque avec sensibilité les évolutions fragiles d’un pays en pleine transition.
Ce solo de 30 minutes est porté par Gregory Maqoma entouré de trois musiciens qui jouent en direct, et comporte une partie vidéo qui montre la vie de l’artiste drag queen. Solo Il fait partie de « Rythm colour » un travail plus large et plus abstrait avec lequel il contraste : « [In this work [« Rythm colour »], Maqoma searches for colour, texture, shades and form in movement, he investigates the past, allowing an introspection of the fragility of humankind in isolated forms to collide in manifestation of our histories, rhythms become visibleand apparent, he explores movement in its metaphoric state, taking it to infinity, continuosly searching for answers, he touches on reality which continues to be abstract.] If reality surfaces then it is to honour those who have died given up their lives in the name of freedom and to celebrate the life of a drag artists, Miss Thandi, who on the night before his death still went on stage to sing Sarie Marais. » [1]
Commandé par le FNB Vita Dance Umbrella (Johannesburg), « Miss Thandi » est présenté pour la première fois en mars 2002.
[1] Site internet de la compagnie Vuyani Dance Theatre, janvier 2014. http://www.vuyani.co.za/repertoire.html
Extraits de presse
« Les gestes sont serrés. Entre le repos et le mouvement. Entre l’équilibre et la chute. L’artiste réussit le tour de force de réinterpréter, dans un cadre minimaliste, certains mouvements saccadés, énergiques et amples propres aux danses traditionnelles sud-africaines. L’homme se regarde dans un miroir, perturbé par son propre visage qu’il ne semble pas reconnaître. Maquillage et perruque finissent de le familiariser avec lui-même. Miss Thandi naît sous nos yeux d’un corps d’homme. Pour célébrer l’héritage des femmes xhosas (culture d’origine de Raymond Vuyo Matinyana et du chorégraphe lui-même). C’est un hommage rendu à un camarade et non à un maître. Un exercice d’admiration placé sous le signe de l’empathie. »
Source : extrait de l’article de Kossi Efoui du 18/02/2003 publié sur le site http://www.jeuneafrique.com
Chorégraphies de la violence – Jeune Afrique – 18/02/2003 – Kossi Efoui
http://www.jeuneafrique.com/Article/LIN16023chorgecnelo0/
Interview de Gregory Maqoma – Afrik.com en 2003 :
http://www.afrik.com/article5577.html
Dernière mise à jour : septembre 2013