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Double Deux
Dans mes pièces, je n’ai jamais vraiment abordé la question du duo, ou du moins, pas comme figure centrale d’une pièce. J’ai fait des solos, des trios, des quintets, un septet, un sextet, une pièce pour treize danseurs, une pièce pour vingt-deux danseurs… Mais pas la trace d’un duo. Pas de travail où le rapport corps à corps – corps à deux se développe. On voit parfois poindre dans quelques-unes de mes chorégraphies, dans le fond, des duos esquissés, quelques entrelacements, des mécaniques corporelles d’entrelacements. Ce qui était pour moi anecdotique, presque illustratif, ne méritant donc pas vraiment que l’on s’y attarde ou s’y applique, deviendrait le centre même du travail ?
DOUBLE DEUX
Il y aura six hommes et six femmes, mais pas de symétrie. Il n‘y aura pas de hiérarchie dans les corps. Il s’agira de groupes de corps qui se mélangent, des corps de muscles et de chair, des corps sexuels mais pas forcément sexués.
TRANSITION DOUBLE DEUX
Des corps engagés dans des manipulations difficiles, demandant la plus grande concentration. Parfois même, ces combats corps à corps, travail au ralenti ou accéléré provoquent de la sueur, de la chaleur, de l’énergie qui irradie des corps.
DOUZE
Douze danseurs. Un grand plateau et des corps abstraits. Multiplication des duos. Comme un champ de bataille. Comme des corps au travail.
Je vois des corps pris par l’effort de l’équilibre. Corps de force et corps de chauffe. Corps glissants et muscles durs. Corps barrières et corps outils. Corps fabriques, corps qui montent et démontent.
MULTIPLICATION ET DIVISION
Nous sommes un, mais parfois nous nous sentons deux. On divise ou multiplie ? Nous sommes du matériel organique fait de divisions, de multiplications et d’unions. Nous étions deux cellules uniques, puis une, puis deux, puis quatre, puis huit, puis seize, puis trente-deux etc… Nous sommes des êtres binaires et devons être deux pour créer la vie.
Source : Gilles Jobin