Numeridanse is available in English.
Would you like to switch language?
Attention, contenu sensible.
Ce contenu contient des scènes pouvant choquer un public non averti.
Souhaitez-vous tout de même le visionner ?

Rei Dom ou la légende des Kreuls

Chorégraphie
Réalisation
Jean-Claude Gallotta , Claude Mouriéras
Compagnie
Groupe Émile Dubois
Année de réalisation
1990
Année de création
1990

Histoire des corps
« Le génie du mouvement qui habite Jean-Claude Gallotta apporte à son premier long métrageReï Dom ou la légende des Kreuls, une manière de filmer à la fois très élaborée et pleine de fraîcheur. Les acteurs sont les danseurs de la compagnie. Ils comprennent au quart de tour le but du metteur en scène : raconter une histoire par l’enchaînement des images, les déplacements des images, les déplacements des personnages, plus que par la progression d’une intrigue. Le peuple Kreul, décimé par la tribu des Chasseurs, attend un sauveur. Lequel se présente sous les traits d’un homme – Pascal Gravat excellent. Après avoir perdu femmes et enfants, celui-ci a basculé dans la folie. Il parle une langue inconnue, mais qui lui ouvre les portes du royaume Kreul. Commencent alors les rites d’initiation…
Le premier plan est celui de ce rescapé, de dos, prostré, une couverture jetée sur les épaules. Soudain, le tissu devient comme vivant, semblable à la muqueuse d’un animal étrange. On tient ici la réussite de ce film : le mélange du normal et d’artifices qui ne doivent rien aux effets spéciaux mais tout aux lumières monochromes, aux angles de vision, à l’imagination fiévreuse du réalisateur. Comme Peter Greeneway – moins esthète cependant – Gallotta parle de son attirance et de son dégoût pour la chair, de son obsession des corps déformés, pourrissants. La danse fonctionne comme un signe de reconnaissance entre les Kreuls, pour se toucher, s’étreindre, s’aimer.
Reï Dom, est un film sur les fluides, les humeurs, le visqueux, avec une préférence pour la salive. Il raconte le corps marqué cicatriciel, vu comme une fascinante, une effrayante machine, dont le moteur serait l’instinct, l’acte réflexe. Reï Dom qui rend hommage aux femmes, à leur droiture, à leur courage, est l’œuvre d’un peintre. Jean-Claude Gallotta finissait les Beaux-Arts quand il a choisi la danse pour raconter ces histoires de corps qui le hantaient. Il est frappant de voir à quel point son univers s’assombrit en passant du spectacle vivant au cinéma. Un tel désespoir émeut. Reï Dom raconte la tragédie de l’homme seul, impuissant, qui se raccroche à son imaginaire pour survivre : Gallotta est un Kreul parmi les humains, un être de résistance. »
Dominique Frétard – Le Monde – janvier 1991

Chorégraphie
Réalisation
Jean-Claude Gallotta , Claude Mouriéras
Compagnie
Groupe Émile Dubois
Année de réalisation
1990
Année de création
1990
Durée
100′
Musique originale
Henry Torgue et Serge Houppin
Interprétation
Eric Alfiéri, Mathilde Altaraz, Muriel Boulay, Christophe Delachaux, Pascal Gravat, Deborah Salmirs, Viviane Serry, Robert Seyfried, Jan Zetterberg
Production de l'œuvre vidéo
CDN production – Marin Karmitz – la Sept – Centre Chorégraphique National de Grenoble – Maison de la Culture de Grenoble
Autre
Jean-Claude Gallotta
Ajouter à la playlist