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Assaï
Dans cette pièce de 1984, les références au cinéma expressionniste abondent : docteurs inspirés de Caligari, créatures à la Musidora, jeunes filles en chemise façon Lilian Gish dans Les Deux Orphelines, etc.
« Je devais faire une création pour la Biennale Internationale de la Danse de Lyon, Musica souhaitait donner des pièces de Pascal Dusapin. Cette conjoncture ajoutée à mon désir de travailler avec lui, fit le reste. Après avoir vu mes trois derniers spectacles, il me proposa Assaï, récente composition jouée à Venise, qui donna le nom à l’œuvre complète et qui n’en est en quelque sorte que le prélude (1er acte). Dès les premières écoutes, les sensations ont été multiples et j’ai finalement suivi ce qui, avant même que naisse le mouvement, a fait apparaître des espaces d’ombres et de lumières monochromes, puissantes et profondes, comme resurgies de mes vieilles passions pour les images du cinéma expressionniste.[…] Ensuite, il a bien fallu admettre la difficulté réelle de « se mettre en danse » avec cette musique qui avait fait naître en moi un « spleen » que je voulais néanmoins préserver. Le risque de l’emphase, de noyer la chorégraphie dans la signification des symboles, a fait évoluer la conception du spectacle vers une dramaturgie très construite, non narrative, mettant surtout en valeur les différents états, caractères, physionomies et comportements de la danse en dialogue constant avec la musique : relation en aller-retour soit très proche, autant de la partition que de la ligne mélodique, soit très distante, en sens contraire, permettant son développement très libre et même parfois humoristique. »
Source : Dominique Bagouet, 12 juin 1986