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Kinkan Shonen - Graine de Cumquat

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
1981
Année de création
1978

Le geste dans le souvenir, vers l’envers.
Il existe une espèce de poisson qui, dans une première phase de sa vie, naît mâle. Puis, ses organes masculins dégénèrent, et il se métamorphose en femelle. C’est pour cela qu’à l’origine mâle et femelle ne faisaient qu’un. On dit que ce mâle et cette femelle ont copulé et donnent naissance à un œuf. C’est une histoire bizarre ! Au cours de sa vie, ce poisson a donc l’expérience d’être successivement mâle et femelle. Les origines de l’homme se trouvent chez le poisson. Jadis, les poissons vinrent sur la terre et commencèrent à vivre. On sait qu’un spectacle a un début et une fin. Quand on trace un cercle avec un compas, il y a un point de départ et une fin. Quand le cercle est terminé, ces deux points se confondent et une forme apparaît.

« Kinkan shonen (Graine de cumquat) » évoque le rêve d’un jeune garçon sur les origines de la vie et de la mort. Cet enfant droit debout au bord de la plage laisse son regard plonger sous la surface de l’océan pour y fusionner avec les poissons, stade primitif de l’humanité. Les poissons séchés qui constituent le décors servent d’écrin vital aux danseurs, tous le crâne rasé, tous le corps poudré, glissant hors de leur gangue pour une mue violemment perturbante.

Poème introductif :
extrait de « Dialogue avec la gravité », d’Ushio Amagatsu, édition Actes Sud
(traduction Patrick De Vos)

« Station debout sur la frange entre terre et mer
Devant, déployé à perte de vue, l’horizon par-dessous,
un grouillement de poissons
Qui depuis les fonds fixent des yeux la surface des eaux
Leurs innombrables cœurs font du tapage
Tantôt à l’unisson, en un immense battement, tantôt en
ordre dispersé, et sans fin cela recommence,
Jusqu’à ce qu’une espèce entière émerge et grimpe sur le
continent, se mette à respirer, à déployer des mains
et des jambes, à marcher, à se redresser,
images remanentes qui se superposent les unes aux
autres, pour s’unir tout à la fin, là, derrière soi.

Devant soi, derrière soi.
Quelqu’un regarde dans son dos celui qui regarde la mer.
Puis quelqu’un d’autre regarde ce quelqu’un
dans son dos…
L’impression de se tenir en un point d’un cercle immense.
On croit pouvoir boucler la boucle en s’avançant,
résolument, vers la mer.

Une ombre tremble sous les paupières.
Les yeux s’ouvrent lentement.

Partout devant le vaste ciel bleu.

Je m’étais évanoui.

A la pointe du cap, le phare, une large plage de sable,
la cloche du toscin.
Le soleil brille, d’une lumière violente.
Rêverie à l’instant de la chute.

Ténèbres au cœur de mon rêve.

La nausée vient.
Au reste la soirée avait été chaude, impossible de dormir,
yeux écarquillés face aux ténèbres,
comme si j’avais posé une question horrible.

Été. »

Source : Programme de salle Maison de la Danse

Chorégraphie
Réalisation
Compagnie
Collection
Année de réalisation
1981
Année de création
1978
Durée
95′
Lumières
Yoshio Takagi
Autre collaboration
(Première en 1978 au Nihon Shobo Kaikan Hall, Japon / recréation en 2005 au Biwako hall, Siga, Japon)
Interprétation
Ushio Amagatsu, Goro Namerikawa, Keiji Morita, Yoshituki Takada, Atsushi Ogata
Production de l'œuvre vidéo
Maison de la Danse – Charles Picq, 1981
Mise en scène
Ushio Amagatsu
Son
Yoichiro Yoshikawa
Direction technique
Yuji Kobayashi
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